Premier label de Stéphane Saunier, spécialisé dans les 45 tours de rock australien (notamment les pressages français de Citadel Rds) ou assimilé ... Teenage Rds étant le second label 45t qui suivra.




Thanks :
Didier Georgieff qui maintient le site Divine Rites
(Citadel Rds, Radio Birdman, New Christs ...) Jes pour les scans

Stéphane Saunier : Voyage dans le "Business Rock" (extraits de Combo #7) [Sonics Rds]

Je suis arrivé à l'école vers 13 ans avec un jean et des santiags. Il y avait un autre type habillé de la meme façon. On était les deux Rocky du bahut. On a continué à m'appeler Rocky et lui, Popol. Le destin, quoi ! ... Je dois beaucoup à Yves de Vinyl Solution. Il m'a fait écouter quelques disques importants à quinze piges, sa boutique était en face du lycée. ... En 73-75 je jouais déjà dans des groupes sans parvenir à rester avec des mecs assez longtemps. C'est comme ça que je suis devenu road pour Little Bob et des City Kids ou manager des Bad Brains, Fixed Up. Il y avait une certaine frustration mais je m'étais tellement engagé envers eux que c'était impossible de les larguer en marche. Parfois, avec les Fixed Up, j'étais sur le côté de la scène, je les voyais, ça me faisait envie. On faisait parfois le boeuf, je faisais un ou deux morceaux avec eux en rappel, c'était une grande bouffée d'oxygène. Au début des années 80 La Rock lance Sonic Rds : Je ne voulais faire que du 45t chanté en anglais dont le taux de royalties était le plus élevé que le marché ait jamais connu : 2,64F. Sur un 45t, faut le faire. ... En fait c'est le début du rock australien et une longue collaboration avec John Needham de Citadel Rds. Ma devise à l'époque c'était : Sonics pense que la musique c'est super, mais dégueule à la face du Business. C'était imprimé sur mes cartes de visite. Parallèlement à cette bruyante/brillante entreprise vinylique, Rocky édite le fanzine Private Gossips (9#) : à l'époque, Sonic était distribué par New Rose et je m'étais pêté mes deux cents exemplaires à la main au stylo rouge : n'achetez pas la video live des Real Kids [que vendait New Rose]. Je descendais un maximum.



TEENAGE RDS

Second label 45t de Stéphane Saunier, ayant sorti quasi-exclusivement des groupes français (sauf Porcelain Bus)

Extrait d'interview de John Needham (Citadel Records)

(l'interview complète en version anglaise sur le site de
Noise for Heroes) Steve : Quelle est l'histoire avec le label Sonics en France qui a sorti "Like A Curse" et le single des Minuteman ?

John : Nice Frenchman! Good boy! C'était Stéphane Saunier et il a démarré ce label et m'a simplement envoyé une lettre. C'était avant les faxes, quand téléphoner à un autre continent coûtait trop cher. Il a simplement dit qu'il avait un fanzine et qu'il avait écrit une critique fabuleuse du single des Minuteman et il m'a envoyé une lettre disant qu'il avait ce label en France et je veux sortir ton disque et j'ai pensé, bon, merde, pourquoi pas. Donc je lui ai donné une license et je pense qu'il a eu une influence sur toute la percée qui a eu lieu les années suivantes en Europe de tout ce genre. Parce qu'il a fait la promo du single et ensuite il a pris en license les singles des Tribesmen. Mais ils avaient mis ces drôles de pochettes françaises. Seuls les Français peuvent comprendre.

Donc, quoi qu'il en soit, Stéphane a sorti ces singles et a commencé la promotion qui a réellement développé un peu d'intérêt en Europe. Parce que je pense que ce qui se passe traditionnellement avec les groupes australiens, les groupes indépendants ou standarts, ils vont directement à Londres. Et tout l'effort porte sur le Royaume Uni, parce que la philosophie est que si vous percez là-bas, vous le ferez aussi en Europe. Donc les groupes que vous voyiez en Australie qui voulaient partir ou qui étaient inconnus, partaient et vivaient pauvrement à Londres, ce qui est ce que des groupes comme the Birthday Party aet the Go Betweens, the Triffids et the Moodists ont tous fait avec des fortunes variables.

Mais j'avais été sur le tour européen de Radio Birdman en 78 et j'ai détesté l'Angleterre et je n'avais aucun intérêt pour le pays. Donc j'étais vraiment content que quelqu'un en France vienne et qu'il nous attire l'attention d'autres pays européens. Et cela c'est fait, et je pense que c'est parce que tous ces groupes qui venaient, ramaient et souffraient au Royaume Uni, ils n'étaient pas vraiment sorti en Europe continentale. Ils ne tournaient pas beaucoup et leurs disques étaient un phénomène exclusivement anglais plutôt que quelque chose d'autre. Donc je suis un peu rentré par une porte différente en Europe.

Et Stéphane bien sûr a sorti ces disques et a lui-même ayant assuré le management de groupes là-bas et les tournées, donc il a commencé à faire tourner des groupes pour moi en France et tout s'est construit de là. C'est un individu merveilleux et je l'aime tendrement. Je le vois encore à chaque fois que je suis à Paris. C'est un personnage !

Steve: Je suis en train de me réfléchir si je n'ai pas déjà vu ce nom. Est-ce qu'il a quelque chose à avoir avec Closer Records ?

John: Oui, il a travaillé pour Closer Records, et son label était lié à eux. Donc par son label, les autres trucs australiens qui sont sortis sur Closer, c'était tous des choses qu'il avait repéré pour Closer. Il a travaillé pour eux jusqu'à ce que Closer fasse faillite. Ensuite il a eu un travail chez Roadrunner, France, qu'il a accompli avec succès je dois ajouter. Et il est maintenant producteur musical de la plus grande émission en France - je ne sais pas comment elle s'appelle [c'était Nulle part ailleurs] - c'est un programme d'une chaîne cryptée, ils ont un talk-show et cela dure une demi-heure et quatre millions de personnes le regardent, et il fait tous les groupes qui passent là-bas. Et il dit à Metallica qu'ils ne peuvent pas venir et autorise Deniz Tek à le faire et à avoir ses trois minutes. C'est un personnage ! Mais c'était le tour manager de tous les premières tournées en France de Died Pretty. [--]

Steve: A propos de groupes qui sont venus se faire produire, l'un d'entre eux était Fixed Up dont vous avez sorti quelques disques.

John: Oui, Stéphane Saunier était manager du groupe.

Steve: Qu'est-ce que tu pensais des disques que tu as sorti d'eux ?

John: Ah, bon, tu sais, j'ai tellement de dettes envers Stéphane que je devais les sortir que je les aime ou non. Mais je les ai fait tourner ici ! C'était le tour le plus marrant. Ces Français ! Les trimballer en Australie ? Doux Jésus ! Ils ont vraiment tourné avec Porcelain Bus, c'était un doublé.

J'aimais en quelque sorte leurs trucs. C'était français, c'est le tout. Ces Français, ils n'ont juste pas les mêmes sortes de traditions rock. Ils ne ne le font pas de la même manière que les personnes de langue anglaise. Mais ils s'impliquaient beaucoup et ils étaient plutôt forts.

Steve : selon moi, cela peut être un plus s'ils ne le font pas à la manière des personnes de langue anglaise ?

John: Oui, c'est pourquoi leurs disques sont un peu différents. Mais ils ont fait ce single "Who Is Innocent" et c'est le disque qui s'est LE moins vendu chez Citadel de tous les temps. Le premier pressage était d'à peu près 500, et il n'y a jamais au grand jamais eu de deuxième pressage. Et pourtant il est bien meilleur que beaucoup d'autres choses qui se sont vendues à quatre ou cinq mille exemplaires.






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