Kroniks

  • EP "Street Gones"

    from Fourdu : La première production vinyl des Partisans est enfin sortie. Sur la démo, on avait de bons titres, un peu bruts comme il se doit. Après le passage en studio à Lyon, le tout nous arrive plus fini, peaufiné. Le 45T s'ouvre sur un titre mid-tempo qui affirme le style du groupe, mêlant street punk version Brigades avec des touches de ska ici et là. "Tu marches sous la pluie" nous fait rentrer de plein pied dans le monde des rudeboys. Car le soleil ne brille pas pour tous contrairement à ce que l'on voudrait nous faire croire. Et plutot que d'exclure plus exclu que soi comme c'est de mode actuellement, le titre invite à ce que les working class s'unissent. Et c'est justement le thème du morceau suivant : le magnifique "Tous ensemble", qui est le morceau le plus réussi du 45. Des choeurs entêtants, une rythmique béton, qui incitent à reprendre le slogan dans le sing-along. L'unité passe évidemment par l'union des plus démunis : lève le poing rudeboy ! Un titre phare, bien speed à faire pogotter les apathiques. Une fois la face tournée, on tombe sur "Street Gones", car eux aussi n'oublient pas d'où ils viennent et en tirent une certaine fierté. Là aussi, les choeurs version Oi incitent a chanter, avec une guitare qui dispute la première place alternativement avec le chant. Le 45 s'achève sur "Réalite", comme si le reste n'y avait pas fait référence. Mais là c'est plutot un message d'espoir. Petits choeurs comme chez Ahorcados, rythme mid-tempo pour asséner le refrain tirant juste comme il faut sur le ska, le reste étant bien entendu très street punk. Le tout est emballé dans une pochette du plus beau rouge avec le logo des Partisans qui résume bien tout ce qui tient a choeur au groupe : la rue, les rudeboys, l'unité. Superbe travail également du label Limolife qui commence à sortir les meilleurs groupes punk du moment. Les Partisans participent au renouveau de la scène punk, prenant la relève des vieux ou assimilés (PKRK, LSD, Brigades, Infraktion) pour donner un nouveau souffle et c'est tant mieux !
  • split LP sur Mad Butcher Rds

    from Fourdu : Longtemps repoussé dans le temps, ce split LP avec Jack the Lad est enfin sorti. Finalement ça valait le coup d'attendre car l'ensemble renforce le style Partisans et montre clairement que le groupe, après avoir passé le cap du single, tient largement la route sur un album. Le LP démarre sur l'avenir proche : l'an 2000 qui paraissait si éloigné. Par rapport aux productions précédentes, l'ensemble est plus clair, plus travaillé et un meilleur équilibre voix/guitares a été trouvé. Sur Generation Inutile, c'est le présent dont il est question : une guitare plus présente et le chant proche du slogan résume le desoeuvrement et les désillusions. Sous la pluie titre déjà présent sur le premier 45 est ici remanié, notamment avec l'introduction de cuivres qui accentue le coté ska du morceau, sans enlever les passages de hargne musicale, bref qui colore le morceau, apporte le soleil à cet univers pluvieux. Nouvelles Frontières, l'invitation au voyage façon Partisans, avec un important travail au chant aussi bien qu'aux choeurs, le doublement des guitares et une fin très caractéristique : une partie instrumentale vient faire un break juste avant le couplet final. 1000 couleurs, lui aussi très internationaliste, car il n'y a ni fierté ni honte à avoir une couleur de peau, on ne choisit pas son destin à la naissance. Ce morceau fait ressortir les intros percutantes notamment au niveau guitares. Les jeunes dragons, autre hymne à la jeunesse est un salsa punk, les cuivres jouant à cache-cache avec la voix. Télésurveillance montre une facette inédite chez les Partisans. Autant le reste de l'album reste dans la lignée street punk, autant cette chanson est punk 77 style. Bref le morceau bien speed et brut qui montre bien que faire une chanson uniquement à l'énergie est dans leurs cordes. Le split se finit sur Partisans, bien énervé emporte par une section rythmique survoltée, qui croise le fer avec les guitares. En résumé, le travail de fond a payé et cela annonce un 45T très prochainement avec grand intérêt.
  • EP "L'important c'est d'y croire"

    from Fourdu : Deuxième 45T des Partisans, qui s'exportent cette fois en Allemagne chez Moloko Rds. Superbe vinyl et booklet somptueux (40 p. de textes, chansons et illustrations), et une pochette on ne peut plus explicite, le tout dans l'esprit Partisans. Pour ce qui est de la musique, d'entrée de jeu, on est médusé de ce son à la fois compact et carton. "Quel avenir ?" est le morceau d'introduction : rythmique béton, choeurs Oi à la Cockney Rejects une formidable vitalité. Alors que le texte parle du futur, bien morose pour les jeunes rudies, ce morceau met la pêche, avec un superbe instrumental manière ska/punk et les cuivres qui prennent toute leur place. "Nouvelles frontières" remanié par rapport au split LP confirme la tendance annoncée par la face a, le chant étant bien mieux mixé. "En avant" clot le disque sur un thème proche de "Tous Ensemble" : l'unité dans le combat pour les valeurs de la classe ouvrière, et ouvre le champ à l'action. Bref, les Partisans mettent la pression et ne font ni plus ni moins que de signer là un des singles de l'année.
  • LP "Les Partisans"

    from Fourdu : Les Partisans s'exportent décidément bien et sortent leur premier album intitulé ... Les Partisans sur Teenage Rebel Rds avec Planète Marx Rds pour la distribution en France. La pochette est cette fois ci en jaune, le rouge étant consacré au logo. Cet album comporte 12 chansons et dure 44 mns, les chansons qu'elles soient récentes ou plus anciennes ont toutes été travaillées aussi bien au niveau de la composition que du mix. L'album s'ouvre et se finit sur un ska et la variété du street punk du groupe permet d'écouter l'album de bout en bout sans la moindre lassitude (le danger de tout premier album). Variété accentuée par l'apparition au chant d'Isa des Ahorcados sur "Terre brûlée" ou des choeurs de divers membres de la scène punk française. A signaler, le "Pas de quartier" étonamment virulent et un peu la surprise de l'album. Les thèmes favoris des Partisans sont présents tout au long de l'album, que ce soit sur les rudeboys, la rue, le travail ou son absence, l'unité dans les luttes. Un album très homogène et de qualité qui va devenir un des classiques du genre.
  • 7" "Les lendemains qui dansent"

    from Fourdu : Pochette classe, insert, la routine en apparence pour les Partisans. Mais en posant le disque sur la platine, on se rend compte du changement d'ambiance. Moins de punk rock, plus de rythm'n'soul. Le beat de "Face au soleil" est manifestement un hymne à Camera Silens deuxième mouture. Les cuivres colorent le morceau ... en noir, blanc et rouge. Et après cette intro très cool, c'est la charge de cavalerie avec Fred qui mène la danse poursuivi par la section rythmique ... et ces fameux cuivres qui prennent une place non négligeable dans le groupe. Ce disque est surement un pied de nez à tous ceux qui pensent être plus punks que les punks (free beer for the punx ...), c'est cette recherche de plus de diversité qui est enrichissante, et on comprend pourquoi c'est sorti chez OAF.

      Interviews

    Extrait d'interview du zine Mongoloid :

    Vos textes sont très "classe ouvrière", croyez-vous en la nécessité de travailler, alors qu'un des thèmes de prédilection du punk-rockeur est justement de ne rien faire (ex: "Fier de ne rien faire", "Chômage pour tous", "Sois feignant") ? Nos textes sont axés "classe ouvrière" c'est vrai et d'un autre côté nous avons envie de te dire que c'est "malgré nous", dans le sens ou Fred qui écrit les textes, écrit les paroles spontanément axés sur des thèmes qui lui tiennent à coeur et qui par la même occasion représente un besoin pour le groupe. Concernant la nécessité de travailler, tu ne peux malheureusement pas échapper au travail si tu veux vivre avec le minimum vital. Si tu ne veux pas être exclu par cette société qui est très sélective, tu dois bosser, autrement rapidement tu n'as plus de toit et tu te retrouves sans protection sociale et ensuite tu es dans un engrenage ou plus tu t'enfonces, plus la pente est dure à remonter. Pour ce qui est de "Fier de ne rien faire", nous pensons que tu restes fier si tu as un minimum pour vivre, car des gens qui sont fiers de faire la manche, il ne doit pas y en avoir des tonnes. Tu es fier quand tu as une existence, mais quelle existence as-tu lorsque tu te sens rejeté? Pour ce qui est de "Chômage pour tous", cette phrase est à notre avis plus un constat qu'une demande, c'est une réalité qui touche tout le monde de près ou de loin. Et pour "Sois feignant" tu peux être feignant et bosser, l'un n'est pas incompatible avec l'autre, tu peux très bien tirer au flan et travailler! Qu'est-ce que le punk pour vous ? Croyez-vous que l'esprit originel soit toujours présent ? Le punk à sa base c'était une attitude "Destroy", "No future", mais cette base même les anglais l'ont enterrée il y a bien longtemps! Même si à l'heure actuelle les Pistols ou autres groupes se reforment ce n'est pas pour une attitude quelconque mais pour le fric malheureusement, car quand tu vois les Pistols mis à part leur musique et bien ils font vraiment peine, on dirait des pantins habillés par un grand couturier! Heureusement à part une minorité en pleine adolescence, les punks aujourd'hui se montrent constructifs et grâce à ce besoin de vouloir faire avancer les choses, le punk continue de survivre. L'esprit originel, le besoin d'avoir de nouveau slogan, d'en faire toujours plus est toujours là, les attitudes changent mais le punk reste, la révolte, la spontanéité, le rejet de l'aseptisé et des conformistes alimentent toujours l'attitude du mouvement punk et de même la provocation est toujours là. Le do it yourself fait partie de la culture originel punk. Solidarité, amitié sont des mots qui me paraissent beaucoup compter pour vous. Ce sont des principes qui sont aussi présents au sein du groupe et dans votre vie ? Peut-être même un modèle d'existence ? Ce sont des mots qui comptent énormément pour nous, avoir des amis et être solidaire, quand on analyse un peu la société dans laquelle on vit, on se rend compte qu'on éprouve un besoin vital de se serrer les coudes. Ton moral est comme un baromètre, il monte et il descend, alors si tu es bien épaulé par ta famille et tes amis et bien tu arrives souvent à être au beau fixe ! Le groupe c'est avant tout un groupe d'amis, alors forcément il y a de la solidarité entre nous, que ce soit dans notre vie quotidienne ou dans la vie du groupe, nous avons des relations propres au groupe et des relations d'amis à côté de cela, on se retrouve dans des fêtes, des concerts, etc... .Un modèle d'existence, nous ne savons pas, le mot modèle nous donne des frissons dans le dos, c'est un peu comme le mot gourou, un principe qui est ancré en nous, alors là nous pensons que oui, car ce n'est pas une attitude que l'on prend du jour au lendemain, que de devenir solidaire, c'est quelque chose que l'on se forge en soi au fil des jours.

    Extrait d'interview du zine Limo Life (#4) :

    En voyant les titres de votre démo on retrouve des titres de morceaux similaires à d'autres groupes : Réalité (Camera Silens), Terre brûlée (Kochise), L'an 2000 (L.S.D.), Partisans/Frontières (N.D.). Hasard ou référence ? Tout d'abord c'est vrai que les groupes cités font partie de nos références. Pour être honnète voila l'explication : depuis novembre 94 le groupe vit à 100 à l'heure, on essaie d'avoir un maximum de morceaux pour pouvoir faire le tri au cas où le jour venu on serait appelé à en faire quelque chose. On a écrit les textes sans se poser la question des titres, puis l'enregistrement de la démo nous a obligé à en trouver. On était conscient que Réalité et L'an 2000 existaient déjà, les titres de N.D. nous ont totalement échappé. Comme tu le présentes dans ta question et pour les lecteurs de Limo Life on précise que le contenu, c'est-à-dire les textes n'ont rien à voir avec les textes des groupes pré-cités. L.S.D. parle de la France dans l'an 2000, nous plus terre à terre on parle de la jeunesse et de l'attitude de certains de nos copains. Réalité est le constat d'aujourd'hui de la réalité en trois parties, une sur les chômeurs, une autre sur la classe ouvrière et ses acquis menacés et une troisième sur l'espoir qui se doit d'être la jeunesse avec sa rage de vivre. Partisans c'est notre état d'esprit, Nouvelles frontières c'est sur les voyages et l'abération des frontières. Pensez-vous qu'il vaut mieux agir que d'élire ? ça fait déjà un moment que la classe ouvrière a mis de côté sa fierté, sa culture et sa volonté de changer sa situation. Les classes populaires n'ont plus trop d'illusions sur les lendemains qui chantent. On pense en revanche qu'elle est consciente que les élections ne vont rien changer pour elle. Alors agir oui, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Et pour quels projets ? En ce moment elle est sur la défensive, elle arrive à se mobiliser pour sa protection sociale ou pour des revendications salariales, mais elle ne semble pas vouloir aller plus loin. La droite vient de passer, on ne peut rien prédire, il faut souhaiter simplement qu'elle sache faire face aux mauvais coups qu'elle pourrait recevoir.

    Extrait d'interview du zine Earquake (#49) :

    Que vous apporte le fait d'avoir accès à Internet ? Qu'est-ce qu'Internet peut apporter au punk (en bien et en mal) ? Eh bien déjà on a accès à Internet gratuitement aux frais de nos employeurs, donc c'est quelque chose de très cool. En France il n'y a pas beaucoup de sites sur le milieu alternatif, c'est encore trop limité, mais en revanche tu peux trouver tous les vieux groupes anglais et américains, ainsi que la scène actuelle aux USA, il y a aussi des sites sur la scène basque, enfin tu peux vraiment y passer des journées entières à lire, voir, et écouter des groupes anciens ou récents. Internet permet aussi d'échanger des idées avec des gens de la scène underground, c'est donc quelque chose de fabuleux et en plus très rapide. Au lieu de communiquer par courrier et d'attendre tous les jours le facteur, et bien tu pianotes et si ton interlocuteur te répond immédiatement, tu as la reponse tout de suite. Autrement ce qu'Internet peut apporter en bien ou en mal au punk, nous ne savons pas trop. Le truc qui est certain, c'est que si tu n'as pas de plan pour y accéder, ça doit vite te couter de la thune, mais autrement nous pensons que c'est plutôt un plus pour la scène, les infos circulent plus vite.

    Extrait d'interview du zine La Binouze (#14) :

    Claude le Magnifique : Pourquoi " les Partisans " comme nom de groupe ? Pour pleins de raisons, mais quand la proposition a été faite c'est vrai que tout le monde a adhéré tout de suite à ce nom car c'est vrai que ça fait référence à beaucoup de choses, c'est le nom des résistants aux nazis, c'est un nom qui a souvent été utilisé par les groupes punk le chant des partisans a été chanté par les Portes Mentaux ou Nuclear Device, les Bérus ont chanté le chant des Partisans de Mahkno etc... On voulait aussi marquer notre appartenance à des valeurs humanistes et populaires, donc quoi de mieux comme nom pour les affirmer que de dire qu'on s'appelle Les Partisans. Musicalement ça rappelle aussi les années 80 avec le groupe Oi anarchiste anglais The Partisans. Quel est votre but ? Avoir encore très longtemps l'envie de faire de la zique, essayer d'auto- produire le prochain album. Et contribuer avec tous les autres acteurs de la scène les zines les distros les petits labels à faire vivre notre culture loin du fric de l'aseptisé et de l'uniformité qu'impose les grandes multinationales de la zique à coup de matraquage pour que l'on consomme leur produit. Comment trouvez-vous la scène française ? On pense qu'elle se porte pas trop mal, les zines et les distros font un excellent travail. Il y a eu cette années 4 ou 5 compilations qui sont sorties ça prouve que les groupes existent. Les petits labels font ce qu'ils peuvent avec toujours autant de passion pour sortir des disques aux groupes des 4 coins de la France. Il y a énormément de 45T chaque année qui sortent en France, ce qu'il faudrait c'est que ces labels aient les moyens de sortir systématiquement après un 45T c'est un album pour le groupe. Parle moi de la scène à Lyon. Et ça bouge 1 peu à Lyon pour le punk rock, il y a l'excellent zine "Sauve qui punk " Jacko se lance dans la prod il vient de sortir une compile 45T avec 4 groupes, en groupe justement il y a les Sourires Kabyles les vétérans du Punk Rock et il y a la relève c'est à dire " nous ", les Hors Service et les Advertise, ces deux derniers groupes vont sortir un split 45T sur le label de Jacko. Il y a deux assos de concert qui se bougent bien, Preskovitch Connection et Gratt&watt. Evidemment il y a énormément d'autres groupes, en ska il y a les Crazys Skankers, les Deadly Toys sont très connus dans la région, et autrement il y a beaucoup de groupe HC, Happy Anger, Coche Bomba, Exsonant.